Lettre de Elie Luzac à Marc Michel Rey

Leÿden 8 Août 1748 Luzac Monsieur, Je ne conçois rien aux defects que vous me marquez; qu’une feuille manque dans un ouvrage, qu’un cahier manque dans un gros volume, à la bonne heure; mais que dans deux exemplaires du Penelope, le titre qui enveloppe le 1er cahier manque, et dans un des deux tout un cahier, cela me surpasse. J’ÿ regarderai et si je puis vous le fournir de mes defects je le ferai; mais je ne trouve pas raisonnable d’ÿ sacrifier un exemplaire. Je vous renverrai avec la moitié des Kantboeken du commun papier les 25 Moeurs. Je les aurois gardé si je n’eusse appris que vous les vendiez f 2 – tant aux particuliers qu’aux libraires. Je ne gêne personne sur son negoce, mais comme j’aime qu’on me fasse ce que je fais aux autres, et que vous ne trouverez jamais que je donne de mes livres aux particuliers au même prix qu’aux libraires et sur-tout à mes correspondans, j’enverrai chez vous ceux qui voudront des Mœurs, et me passerai doresnavant de vos impressions; et vous pourrez trouver les miennes chez Mess. Mortier et Chatelain. Je vous remercie de la peine prise pour le prix de Lucretius, et suis parfaitement, Monsieur, votre très humble serviteur Elias Luzac junior Monsieur / M. M. Reÿ / Marchand Libraire / à / Amsterdam rep. le 10e aout