Catalogue OAI du consortium CAHIER

Marc Michel Rey

Lettre de Marc Michel Rey à Pierre Rousseau

1771
2017
Bahier-Porte, Christelle (édition)
Vial, Fabienne (édition)
Université Jean Monnet

Amsterdam, 22 février 1771 J’ay vos deux lettres mon cher Monsieur, du 7 et 17 du courant. J’ay mandé à Mr Panckoucke que je pourrois me trouver chez vous les premiers jours d’avril prochain que sil pouvoit attendre ce tems la nous verrions si l’on pouvoit s’arranger, je vous avoue de bonne foy que je trouve la voiture si mal attelée que je crain les embarras que la suite pourroit entrainer, si nous nous voyons je vous dirai franchement ce que je pense. Je désire autant que qui que ce soit que cet entreprise parvienne a une heureuse fin. Vous m’obligerés de me faire entrer pour 1/8me dans les Supplements et je ferai les fonds pour cela. Gardés vos 3/8 puis que vous les avés, je vous ay la meme obligation et je suis touché de votre procedé genereux en m’ofrant de me faire des avances si je ne suis pas en fond pour le present. J’attends réponse de Mr Panckoucke pour mon voyage chez vous, je ne puis l’entreprendre qu’a Pasques un jour avant ou après. [2] Je vous mandai, Monsieur, dans ma premiere lettre au sujet de L’Encyclopedie qu’il seroit a propos de se voir, parce qu’un objet aussi essentiel meritoit toute notre attention pour ce qui me regarde en particulier, je dois y donner toute le mienne et elle vient si subitement pour les fonds que j’y dois regarder a 2 fois ; je ne dois rien que le courrent, mon fond est a moi et ne doit rien a personne, mais je ne suis pas en especes ; 50.000 livres en billets sans compter ce qu’il faudra encore exige que je puisse me reconnoître et que je voye clair autrement je m’expose après 40 ans de travail a des désagrements et ma famille ? moins d’inquietude et moins d’argent sont plus analogue a ma façon de penser, voila mon cher monsieur, ma position. Vous avés la bonté de me faire part de cet ouvrage je l’envisage plutot comme une marque de votre estime que par d’autres raisons, mais cela ne change rien a ma position. Je vous embrasse et madame de tout mon cœur / et suis sans réserve tout a vous. Rey Le 22 fevrier 1771 Je vous envoye : Catherine II Antidote Le Noble Conte