Catalogue OAI du consortium CAHIER

Marc Michel Rey

Lettre de Marc Michel Rey à Charles Weissenbruch

1778
2018
Bahier-Porte, Christelle (édition)
Vial-Bonacci, Fabienne (édition)
Université Jean Monnet

Amsterdam Le 10 avril 1778 J’ay votre lettre, mon fils du 31 mars qui accompagnoit celle de Mademoiselle de Pouilly à ma femme. Elle l’invite fortement a venir passer la belle saison à Ginvry, mais elle ne peut pas acquiescer a la demande, sa santé est trop mauvaise on ne lui conseille pas de pousser la course aussi loin, l’incluse que je vous prie de faire expédier à son adresse en rend raison, elle se propose en juin ou juillet prochain d’aller passer quelques tems a deux lieue d’Utrecht chez le ministre Muntendam , voilà son plan reste a scavoir ce qui en sera efectué. Nous travaillons a notre déménagement quoi qu’elle ne soit pas en état d’y rien faire cela l’inquiete beaucoup parce qu’elle n’a rien de mieux a faire, il faudra ensuite le ranger dans la nouvelle demeure autres occupations qu’il faut soigner [2] votre ofre de venir la prendre est assurement bien gracieux et si sa position le permettoit elle en profiteroit surement, mais puis que vous avés assés de tems pour faire cette course venés nous voir et passésle temps que vous pourrés avec nous. Je ne puis dans la nouvelle maison que nous allons occupper dans 3 semaines sur le marché aux fleurs que vous fournir une chambre pour vous votre femme et le petit, la maison est plus petite que celle que vous me connaissés et encore faudrat il que mon fils couche dans ma chambre, mais on s’arrange comme on peut quand on ne peut pas comme on veut. Ma femme est déclarée étique, elle n’a que la peau et les os, les crachements de sang l’ont épuisée et je crain bien qu’elle ne fasse que languir nous faisons de notre mieux pour lui rendre son etat supportable. Elle prend peu de nouriture, quand la nuit est bonne elle est assé bien dans la journée, mais des que la nuit est mauvaise, elle fait pitié dans la journée. Présentés mes amitiés à notre ami Monsieur Rousseau, à vos dames etc.